NEPTUNE YACHTING MOTEUR – JUIN 2009

NEPTUNE YACHTING MOTEUR – JUIN 2009 N°158

 

En quelques mois, le VanDutch 40 est devenu la nouvelle coqueluche de la plaisance, une bouffée de fraicheur dans un climat de crise. Dessiné par le célèbre Frank Mulder, qui n’a rien à voir avec le héros de la série télé X-File, cet open possède tous les atouts de style pour s’imposer sur un marché très stéréotypé sur lequel chacun essaye de copier l’autre avec plus ou moins de bonheur.

 

Un cockpit bien conçu et accueillant

 

Mise à la mode par les Wally de Luca Bassani, ce style ne supporte pas le moindre détail qui cloque. Tout doit être raccord sous peine de passer à côté de la cible visée, celle très particulière des «esthètes-marins-élitistes-montrant-qu’ils-veulent-passer-inaperçus»! Alors, Frank Mulder et les dirigeants du chantier se sont penchés sur les cas de ce 40 pieds open. D’abord, une étrave très droite digne d’un voilier de course. Ensuite, des entrées d’eau très marquées autour d’une brion fin, encadré par deux redans fortement marqués s’étirant jusqu’au tableau arrière. L’aspect carré est renforcé par des bordés verticaux totalement démunis du moindre bastingage. Sur le VanDutch, tout est affleurant, aucune aspérité ne vient troubler les lignes et encore moins perturber la bonne circulation des passagers. Le pont est droit et plat comme pour mieux marquer sa différence avec les autres. Même les taquets sont rendus invisibles puisqu’il s’agit d’un modèle  escamotable qui demande un peu d’attention pour les doigts lorsqu’on les rentre dans leur logement. Notez que le teck du pont ainsi que celui du cockpit et de la plage arrière est totalement faux. Il s’agit d’un matériau baptisé Etshec, qui imite à la perfection le teck. Disponible en une dizaine de teintes dérivées du marron naturel du bois, il se décline selon les coloris du gel-coat et de la sellerie. Moins lourd, ultra résistant et sans entretien, il n’a pour seul petit défaut que de restituer un peu plus de chaleur sous les pieds que le teck naturel. Un défaut vite comblé par ses nombreuses autres qualités. Le cockpit est la pièce maîtresse d’un open de moyenne taille. Celui du VanDutch est très bien conçu avec une excellente répartition  entre les surfaces d’assise ou de confort et les zones dédiées aux déplacements. Un passage sur bâbord permet de passer de la plateforme arrière au cockpit proprement dit. La nuit, des lumières de courtoisie très bien dissimulées permettent de se déplacer sans crainte. Toute la partie arrière reçoit un immense bain de soleil prévu pour trois personnes. Le dossier de la banquette de la partie repas sert également de repose tête pour ce bain de soleil. Plus en avant, le coin repas est installé en L autour d’une table modulable et bien conçue. Plus en avant encore, on trouve la banquette double du poste de pilotage sur bâbord et un meuble bas sur tribord qui cache, sous un coussin, un évier et un réfrigérateur en option. 

 

La perfection dans les détails

 

L’ensemble bain de soleil se soulève grâce à un vérin hydraulique commandé depuis le poste de pilotage. La cale renferme dans un très grand volume les deux Yanmar de 260 ch montés en V-drive. Cette cale symbolise à elle seule le soin apporté par le chantier à la fabrication du VanDutch 40. D’abord il y a la présence d’un contremoule qui garantir un entretien aisé et une parfaite étanchéité. Ensuite, on ne peut qu’admirer les deux berceaux moteurs entièrement réalisée en acier inoxydable taillé dans la masse. Enfin, tous les circuits électriques, hydraulique et d’échappements sont montés d’une manière parfaite simplifiant ainsi la maintenance tout comme une éventuelle intervention. Notez que le bloc Yanmar se décline en plusieurs puissances et que le bateau est proposé avec la version 480 ch, soit presque le double de celle d’origine.

 

 

 

Une cabine double tout confort

 

Le VanDutch est un day-cruiser, mais il sait également se transformer en unité de croisière pour un couple grâce à sa cabine double située sous le pont. La hauteur sous barrots est conséquente et permet de se déplacer sans crainte dans toute la cabine ainsi que dans le cabinet de toilette situé à bâbord de la descente. Là encore, les finitions sont proches de la perfection à l’image du tableau électrique particulièrement clair et accessible. Les selleries sont superbes et, comme tout le reste de la coque, les éléments bas sont directement sortis des contremoules de coque. Fait rare, la cabine dispose d’un éclairage naturel idéal au travers des deux capots de pont placés dans la longueur. Enfin, il convient de souligner que le couchage double est obtenu par l’abaissement de la table centrale et le rajout d’un coussin. Cette cabine peut donc aussi bien être utilisée pour le couchage que pour prendre un repas à l’abri d’intempéries. Notez que le VanDutch peut être équipé en option d’un taud de bimini qui protège efficacement le carré du cockpit des agressions du soleil. Il existe en option un taud baptisé SprayHood, qui part du sommet du pare-brise et va jusqu’à l’arrière du cockpit. il permet notamment de transformer la banquette de cockpit en couchage d’appoint ou de naviguer dans les pires conditions. Le bateau est livré d’origine avec un propulseur d’étrave et une autre de poupe. Autant dire que les manoeuvres deviennent alors un jeu d’enfant dans toutes les conditions. Équipé de flaps; le VanDutch offre un comportement naturellement sain avec une assiette plate qui fait très bien travailler son étrave. 

 

Un comportement équilibré et sain

 

Dès que l’on accélère, la carène dégage tout son premier tiers avant pour ne naviguer que sur son arrière très porteur et suffisamment en V pour adoucir le clapot. On se prend vite au jeu d’autant que les commandes sont douces et bien placées. Le bateau vire avec un angle de gite caractéristique des coques en V, mais il ne perd pas beaucoup de sa vitesse initiale. Les deux Yanmar permettent de naviguer à prés de 34 noeuds en pointe et surtout de maintenir une vitesse de croisière entre 15 et 27 noeuds sans aucun problème et dans un silence parfait. Avec dix unités déjà vendues et deux autres dans les moules sur les vingt en commande, le VanDutch 40 est une réussite malgré un prix conséquent, mais totalement justifié compte tenu de sa qualité de construction, de ses finitions et de son design original. Nul doute qu’il va continuer sur sa lancée, et on parle même de VanDutch 40 comme annexe de très gros yachts.