Le Yacht VanDutch 55 coiffe, par le haut, la gamme des trois opens de la marque hollandaise. LA simplicité, l’élégance et le raffinement sont toujours au rendez-vous de ce (très) gros day-boat.
En 2009, la présentation du yacht VanDutch 40 (Neptune N°158) affolait les pontons de Méditerranée.Ce nouvel open ultra tendance apportait alors une réponse haut de gamme à la domination italienne, symbolisée par Wally.
En 2011, le yacht VanDutch 30 (Neptune N°168) étoffait la gamme en déclinant un design identique à celui du 40 pieds, et aujourd’hui, c’est au tour du VanDutch 55 de tenir le haut de l’affiche. Lorsque nous arrivons sue le show room de NTK Marine à Golfe-Juan (06), le bateau est en mer et s’apprête à revenir au port. Sur les pontons, plusieurs yacht VanDutch 40 se balancent tranquillement et nous extrapolons sur ce à quoi peut ressembler le 55. Lorsqu’il franchit les jetées, nous ne pouvons retenir un sifflement d’étonnement. Les dimensions du bateau sont impressionnantes, avec un généreux franc-bord vertical, une étrave toujours droite, un immense pont avant dépouille et toujours ce minimalisme sophistiqué comme référence, signé comme pour les deux précédents modèles de l’architecture Franck Mulder. Le code esthétique de VanDutch reste inchangé pour le 55 avec, comme idée majeure, la simplicité.
En dépit de sa taille, le bateau n’embarque pas de système complexe, à part peut-être le bimini top et les sièges du pilote et du passager, réglables en hauteur électriquement, et la passerelle escamotable. Mais, à l’arrière, la plateforme de bain ne sera jamais immangeable. Le cockpit toujours ouvert sur l’arrière bénéficie de l’accroissement de la surface disponible pour multiplier et mieux définir les espaces de vie, dont la pièce maîtresse reste le bain de soleil en position centrale arrière, recouvrant la salle des machines. Deux passages latéraux conduisent ensuite au carré constitué d’une table centrale sur le pied, encadrée par trois banquettes, dont deux situées latéralement en vis-à-vis contre le bordé, et la troisième faisant partie du bain de soleil, séparée de ce dernier par un long dossier.
Dans la continuité des banquettes latérales, le poste de pilotage et la place passager, dont l’assise des sièges se règle avec un vérin électrique, font face à l’avant, séparés du reste des aménagements par un simple dossier. Le long pare-brise fumé et enveloppant participe à l’esthétique du bateau tout en protégeant efficacement le cockpit. Son solide encadrement en métal peint fait également office de main courante pour se déplacer vers l’avant. VanDutch n’a jamais dérogé à un autre principe, celui de l’utilisation de l’Esthec , un teck synthétique qui habille la totalité du pont, du cockpit, des passavants et de la plage arrière. La finition est parfaite et l’Esthec est disponible en plusieurs nuances claires ou foncées, qui s’harmonisent avec la sellerie du cockpit ou avec la laque de la coque. Seul inconvénient de ce revêtement, la chaleur qu’il emmagasine plus fortement que le teck véritable.
Après avoir largué les amarres, surtout celles de l’avant (penchés en hauteur sans protection au-dessus de l’eau), le bateau équipé de propulseurs n’a aucun mal à quitter son emplacement. Les deux puissants Yanmar de 900 ch accouplés à de grosses hélices emmènent au ralenti, les 16,50 m du Van Dutch à plus de 5 noeuds à travers le port et il faut jouer des manettes pour respecter la limite des trois noeuds.
Une fois au large et les cheveux lâchés, l’étrave se cabre et attaque la vague à partir du tiers avant de la carène. Le bateau glisse dans un silence remarquable au vu de la puissance des moteurs. Le Yacht VanDutch 55 n’est pas un engin de vitesse, mais les 36 noeuds atteints en pointe sont tout à fait honorables. La carène très réussie est un modèle de douceur, mais sans mièvrerie. La puissance des 900 ch est bien présente et rien ne semble pouvoir arrêter l’élégante masse du bateau. Autre bon point, pour une propulsion en ligne d’arbre, il vire très court et s’avère réactif et sensible à la barre. Les dimensions du VanDutch 55 autorisent de vrais aménagements intérieurs.
Au pied de la descente, le volume est libre et décloisonné. La cuisine se situe sur la gauche, disposée latéralement contre le bordé avec, en face, le salon et son long canapé convertible en cuir blanc, agrémenté de poufs carrés mobiles à disposer selon l’envie. Le lit double occupe le triangle avant. L’embryon de cloison qui délimité cet espace peut recevoir en option une porte repliable pour préserver une certaine intimité aux occupants. Excepté le plancher en Esthec, la totalité de l’espace est laqué blanc, apportant une luminosité apaisante. De nombreux placards et rangements sont répartis autour de la cuisine et dans la partie avant autour du lit, mais – et c’est le seul bémol du bord – ils dégagent un aspect «formica» qui affaiblit la qualité générale du bateau. Sur l’arrière, une seconde cabine doublé indépendante est aménagée sur tribord alors que l’unique salle de bains occupe l’autre côté de la descente.
Le VanDutch 55 fait partie des rares bateaux livrés «prêt à naviguer», dont l’offre ne comporte pas d’options, de la cuisine équipée, au guindeau, à la ligne de mouillage en passant par l’électronique (deux écrans Simrad), les propulseurs, la passerelle ou le taud de soleil. La climatisation, le pilote automatique, les défenses aussi bien que la Hi-Fi sont également standard. Un propriétaire n’aura à apporter avec lui que ses affaires personnelles. VanDutch a fait le pari de faire un grand bateau sur le modèle des deux unités existantes (les yachts Van Dutch 30 et 40). Le challenge est réussi aussi bien esthétiquement que techniquement. Le Van Dutch 55 s’inscrit ainsi sans faux pas dans la gamme du chantier.
(copyright magazine netptune aout 2013)
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